HtmlToText
← articles plus anciens 31 janvier 2018 datajournalisme : comment nous avons travaillé sur les données des maternités reportage à la maternité jeanne-de-flandre, à lille (julie balagué pour « le monde ») sur quel critère choisir une maternité lorsque l’on est enceinte ? la priorité est-elle à la médicalisation, pour assurer une sécurité maximale des mères et des bébés, ou à des projets moins médicalisés ? y a-t-il des profils type d’établissements ? toutes ces questions sont à l’origine du dossier publié par les décodeurs. notre souhait était de montrer les pratiques de toutes les maternités de france, en complément de l’enquête nationale périnatale , qui ne fournit qu’un échantillon représentatif. certains indicateurs, comme le maillage territorial des maternités, le nombre d’accouchements réalisés ou le taux de césarienne, figuraient pour 2016 dans la base statistique annuelle des établissements de santé (sae) , publiée par le ministère. toutefois, pour mieux caractériser la « médicalisation » et informer les futurs parents, nous voulions aussi obtenir le taux de péridurale et d’épisiotomie, en distinguant les actes réalisés lors du premier accouchement (pour les « primipares ») et lors des suivants. notre enquête, démarrée au printemps 2017, a été « rattrapée » par l’actualité, après les déclarations de la secrétaire d’etat à l’égalité femmes-hommes, marlène schiappa, en juillet 2017 sur le taux d’épisiotomie à 75 % ( très largement surestimé ) qui ont lancé un vaste débat sur les « violences obstétricales » , et dont les enjeux dépassent largement notre travail de data. les limites du codage des actes médicaux nous avons été aidés par l’agence technique de l’information hospitalière (atih) et la fédération française de recherche en santé périnatale (ffrsp) afin de récupérer les données du programme de médicalisation des systèmes d’information (pmsi). chaque séjour à l’hôpital ou en clinique fait en effet l’objet d’un résumé où un code spécifique décrit tous les actes médicaux réalisés. a l’origine, ces codes sont collectés par l’atih et l’assurance maladie, afin permettre le paiement des hôpitaux et des cliniques (c’est le principe de la « tarification à l’acte »), qui a servi de base à notre étude. « mais au fil du temps et de l’amélioration de la qualité des informations recueillies, ces données sont de plus en plus ré-utilisées sous une forme anonymisée pour mieux connaître l’activité hospitalière dans un but de suivi, d’évaluation et de recherche », explique la ffrsp. c’est une limite de notre méthode : tous les actes ne disposent pas d’un code spécifique, et même parmi ceux qui en ont, certains, non « tarifés », ne sont pas systématiquement saisis par les soignants, à l’image de l’épisiotomie. « certaines maternités enregistrent de manière identique épisiotomie et déchirures, d’autres ne saisissent rien », explique jeanne fresson, épidémiologiste à la ffrsp. si, jusqu’à présent, « le contrôle par la sécurité sociale de la codification des actes concernait principalement les actes qui modifient la facturation du séjour », jeanne fresson veut être optimiste sur l’évolution de la qualité de ces indicateurs : cette année, le premier contrôle auquel elle a assisté portait sur les hémorragies post-partum, une situation grave qui ne donne pas lieu à une revalorisation du tarif de l’accouchement. d’autres indicateurs, comme l’accompagnement à l’allaitement ou le nombre de dépressions post-partum, n’ont pas de code à eux. notre étude ne pouvait donc pas s’appuyer sur tous les éléments qui composent l’expérience complexe de l’accouchement. enfin, certains indicateurs, ne concernant – heureusement – qu’un nombre très limité de personnes, comme la mortalité maternelle, ne peuvent pas être indiqués établissement par établissement : il existe un risque d’identification de ces femmes. volonté de transparence pour s’assurer que tous les chiffres publiés soient de bonne qualité (notamment ceux ne redonnant pas lieu à une tarification), la ffrsp a réalisé un travail de validation auprès des maternités, en écartant ceux qui étaient aberrants (par exemple, un taux d’épisiotomie plus élevé chez les multipares que chez les primipares, des taux d’épisiotomie à moins de 1 % ou à plus de 60 %). le réseau de périnatalité paca-corse-monaco (43 établissements), ainsi que plusieurs autres établissements, ont refusé que soient publiés des chiffres dont ils ne garantissaient pas l’exactitude. l’enquête présente donc une « zone d’ombre » sur les taux de péridurale et d’épisiotomie dans 17 % des maternités de france. certains épidémiologistes s’inquiètent cependant que la publication de ces taux incite certains établissements à moins coder des actes ne donnant pas lieu à une tarification, comme l’épisiotomie, de peur d’être montrés du doigt. dans ce contexte, la volonté de la sécurité sociale de mener des contrôles sur la codification de ces actes n’augmentant pas le tarif du séjour est la bienvenue. ce travail pourra d’ailleurs être mis à jour avec les indicateurs 2017, qui devraient cette fois être tous rendus publics au printemps prochain. elle n’a pas pour vocation de réaliser un palmarès des bons et mauvais élèves, mais de promouvoir la transparence en matière de santé. comme le résume jeanne fresson, de la ffrsp, « l’objectif est que ces données servent au dialogue entre les femmes et les professionnels, pour discuter sur les pratiques, plutôt que de choisir une maternité sur catalogue ». lire l’enquête des décodeurs : >> césarienne, épisiotomie… enquête sur la médicalisation de l’accouchement en france >> episiotomie : pourquoi de tels écarts entre les maternités ? >> moteur de recherche, maternité par maternité : nombre d’accouchements, taux de césarienne ou d’épisiotomie : comparez les maternités près de chez vous ont participé à ce travail : fatma kaci, marlène bernard, françoise bourgoin (atih), laurence abraham, catherine crenn hébert, benoit escande, jean-claude filiatre, jeanne fresson, lucile godillon, emeline laurent, elodie lebreton, claudie menguy, blandine mulin, ludovic prime, sophie pueyo, hamza sadaoui, pascal thibon (groupe « indicateurs » de la ffrsp), laure bennet (coordinatrice du projet à la ffrsp), les réseaux de périnatalité français. publié dans data | marqué avec santé | 2 commentaires 25 mai 2017 enquêter sur les algorithmes, un nouveau défi journalistique chaque année, les data-journalistes européens convergent vers malines (belgique) pour échanger leurs expériences lors de la conférence data harvest . le 20 mai, c’était au tour de nicholas diakopoulos, chercheur en sciences de l’information et en informatique à l’université du maryland (etats-unis), de présenter ses travaux sur les algorithmes. algorithmes partout, clarté nulle part s’orienter après le bac, s’informer sur internet, rencontrer l’âme sœur grâce à une application, trouver un travail : de nombreux français sont en contact quotidiennement avec des algorithmes. selon un sondage ifop réalisé pour la commission nationale de l’informatique et des libertés (cnil), publié au début de janvier, 80 % des français considèrent que les algorithmes sont présents dans leur vie de tous les jours, et 70 % d’entre eux pensent qu’ils sont un enjeu de société, même s’ils s’en font une représentation confuse. concrètement, un algorithme est un modèle — parfois appelé black box (« boîte noire ») du fait de son opacité — qui effectue une tâche déterminée à partir de certaines données (l’ input ). pour nicholas diakopoulos, ces tâches sont de quatre natures : la priorisation – à new york , les pompiers ne peuvent pas aller faire de la prévention d’incendie dans tous les bâtiments. ils utilisent donc un algorithme pour aller inspecter en priorité les constructions les plus à risque ; la classification – content id, l’algorithme de youtube , surveille les vidéos mises en ligne par les utilisateurs. elles sont classées en deux catégories, celles qui sont semblables aux vidéos présente